Guns n’ Roses : quatre livres pour un mythe

D’abord il y eu le bruit et la fureur, l’énergie mêlée au génie, la dope et les filles faciles. Puis la bulle a éclatée et « le groupe le plus dangereux du monde » a fini par exploser en vol. Plus de 20 ans après l’âge d’or des Guns n’ Roses, plusieurs protagonistes de l’époque ont publié leurs mémoires tandis que d’autres ouvrages de référence rendent compte de leur mémorable histoire. Découvrez ma sélection non exhaustive de livres à posséder absolument sur cette fantastique époque révolue.

Tout le concert a été une véritable émeute; il y avait tellement d’énergie contenue dans cette toute petite pièce surchauffée. Putain, c’était extraordinaire !

Slash

Stephen Davis : Guns n’ Roses, une saga américaine

Guns n’ Roses, la story >>> Au milieu des années 80, un groupe de cinq blancs-becs va défrayer la chronique à Los Angeles et ringardiser en quelques mois les groupes les plus populaires de la ville, à commencer par Mötley Crüe alors au sommet des hit-parades rock américains. En quelques années, la réputation du groupe (le plus « dangereux » du pays), sa rythmique endiablée et la personnalité de ses membres va gagner le monde entier, grâce notamment à un premier album exceptionnel, Appetite For Destruction. La drogue, les scandales à répétition, mais aussi les tubes et des clips de plus en plus mégalomaniaques en font le groupe le plus important de la planète au début des années 90. Quelques années plus tard, le groupe original ou se qu’il en reste finit par péricliter. Depuis, Axl Rose est aux commande d’un drôle de navire dont seul le nom subsiste.

Guns n’ Roses, la bio >>> C’est LE pavé à posséder absolument pour tout connaitre de ce groupe de légende entre sa création en 1985 et son explosion en pleine gloire après une gigantesque tournée mondiale en 1992 et 1993. Des anecdotes les plus salaces aux concerts dans les plus grands stades du monde, du squat miteux de Los Angeles aux suites des plus beaux hôtels de la planète, découvrez la formidable et déjantée aventure des Guns n’ Roses dans cette bio où il est question de drogues, de foutre et de rock n’ roll. A lire absolument !

Guns n’ Roses, une saga américaine / Stephen Davis / Les éditions du Camion blanc

Slash : L’autobiographie

Slash, la story >>> « Moitié humain, moitié bête », voilà comment Axl Rose avait l’habitude de présenter Slash sur scène. Homme à chapeau et à serpents, le guitariste cache sous ses longs cheveux bouclés les stigmates d’une vie de débauche totale. Avec une sincérité sans faille, il livre dans son autobiographie le portrait pas toujours glorieux d’un guitariste autodidacte au destin exceptionnel.

Slash, la bio >>> Slash n’épargne rien au lecteur, de ses premières expériences sexuelles, sa découverte de la guitare, son séjour en prison, son addiction aux drogues et à l’alcool, son arrêt cardiaque et ses incompatibilités d’humeur avec Axl Rose. Plutôt qu’un long discours, je vous livre, brut, cet extrait qui résume à lui-seul l’intensité des concerts des Guns n’ Roses à Los Angeles au milieu des années 80 : « Ce concert [chez Raji’s, en 1986] a été absolument extraordinaire : c’était aussi crade, glauque, mauvais et au bord du chaos que les Guns l’étaient dans mon esprit. C’était du Guns n’ Roses pur et dur, parce que je m’étais fait un gros shoot d’héroïne avant de monter sur scène, ce qui, combiné à l’alcool que j’avais déjà bu, a tellement déglingué mon estomac que toutes les cinq minutes, je me tournais pour vomir par-dessus mes amplis. Mon nouvel assistant guitare, Jason, devait tout le temps faire un bond de côté pour éviter d’être touché. La chaleur intolérable qu’il faisait là-dedans n’aidait pas. Le concert était tellement exubérant, il y avait tellement de fans hardcore et chahuteurs dans la foule qu’Axl a fini par se battre avec un type du premier rang – il lui avait peut-être donné un coup dans la tête avec le socle du pied de micro. Tout le concert a été une véritable émeute; il y avait tellement d’énergie contenue dans cette toute petite pièce surchauffée. Putain, c’était extraordinaire ! Il y a une photo de ce concert dans le livret d’Appetite For Destruction. »

Slash, l’autobiographie / Slash (avec Anthony Bozza) / Les éditions du Camion blanc

Duff McKagan : C’est si facile

Duff McKagan, la story >>> Le grand Duff McKagan est le bassiste historique des Guns n’ Roses (de 1985 à 1997), groupe avec lequel il a connu la gloire et tous ses excès dans un monde fait de sexe, de drogues et de rock n’ roll. A l’article de la mort en 1994, il rebondit brillamment en soignant ses plaies, tant dans sa chair que dans sa tête. Il se reconstruit physiquement, gagne en hygiène de vie et reprend même le chemin de la fac. Le musicien multiplie ensuite les projets à travers divers groupes tels que les Neurotic Outsiders, Velvet Revolver et aujourd’hui Loaded. Dans les années 90 il signe aussi et surtout deux albums solo magnifiques : Believe in Me et Beautiful Disease. Personnage éminemment sympathique, il témoigne de ses années sombres et de sa renaissance, avec style et sans jamais rien renier de son passé.

Duff McKagan, la bio >>> Profondément honnête, Duff McKagan ne masque rien de son parcours chaotique, des cafards de sa chambre à Hollywood à son alcoolisme qui a faillit lui être fatal, de la mort de proches dévastés par les drogues aux luttes intestines au sein des Guns n’ Roses. En fan hardcore du groupe, j’ai bien entendu adoré ses rencontres avec Slash, Steven Adler, Izzy Stradlin (alors dealer d’héroïne) et Axl Rose. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé sa description du Los Angeles des années 80, son hommage à Iggy Pop, ses retrouvailles avec Axl Rose en 2010 et la manière dont il perçoit son rôle de père de famille. Je regrette en revanche qu’il ne soit finalement pas tant question que cela de musique. J’aurais bien aimé par exemple qu’il évoque davantage la manière avec laquelle il a appris à jouer puis à composer tant à la basse qu’à la guitare. Il est également dommage de noter la présence de quelques coquilles (comme l’erreur sur la date de sa dernière rencontre avec Kurt Cobain). Mais ne chipotons pas, il s’agit d’un véritable ouvrage de référence, et pas seulement pour les fans des Guns n’ Roses. A noter que le nom donné au livre en français est une traduction un peu malheureuse du titre original qui fait référence à la fois un titre emblématique du groupe, It’s So Easy, et le nom d’un de leurs albums, Lies. Précision importante : c’est extrêmement bien écrit !

C’est si facile (et autres mensonges) / Duff McKagan / Les éditions du Camion blanc

Marc Canter : Reckless Road, the making of Appetite For Destruction

Appetite For Destruction, la story >>> Le 21 juillet 1987 sort le plus grand album de rock n’ roll de la décennie. Les 12 titres (devenus autant de classiques) d’Appetite For Destruction, succès commercial et critique considérable, vont faire de cinq losers magnifiques des héros des temps modernes. Au moment de la sortie de l’album et de sa promotion, la vie du groupe est aussi dissolue et bordélique que leur son rageur et détonnant.

Appetite For Destruction, la bio >>> Ce livre mémorable retrace à travers plusieurs centaines de photos et documents divers la genèse du groupe et tous ses premiers concerts jusqu’à l’enregistrement d’Appetite For Destruction, leur tout premier album. Ce bouquin extraordinaire est l’oeuvre de Marc Canter, un ami d’enfance de Slash et témoin privilégié de la montée en puissance du groupe.

Reckless Road, le making of d’Appetite For Destruction / Marc Canter / Omnibus Press

Je vous invite également à vous procurer, via les sites de petites annonces ou d’enchères par exemple, Guns n’ Roses Exclusif photos story (Editions La Gartempe), un formidable recueil d’images prises entre 1985 et 1992 par Robert John, alors photographe attitré du groupe, ainsi que le hors-série du magazine français Hard Force consacré aux Guns n’ Roses, paru en 1994.

Je n’ai évoqué dans ce billet que quelques-uns des ouvrages que je possède, que je me permets donc de vous recommander. Il en existe cependant d’autres, à commencer par l’histoire de Steven Adler (My Appetite For Destruction) ainsi qu’une biographie « non autorisée » d’Axl Rose signée Mick Wall, tous les deux également publiés chez les excellentes éditions du Camion Blanc.

David Bénard

Journaliste vie numérique et mobilité, j'ai la tête à Indianapolis, le coeur à Nantes et le reste en Île-de-France...